Intervention de Philip Cordery

Séance en hémicycle du 2 octobre 2012 à 21h30
Déclaration du gouvernement en application de l'article 50-1 de la constitution sur les nouvelles perspectives européennes et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilip Cordery :

Aujourd'hui, l'Union européenne est sur d'autres rails. Solidarité, croissance, régulation financière sont à l'ordre du jour. Les attentes sont fortes en France et chez nos partenaires.

Le paquet réorientation est une première étape ; mais de nombreux défis, vous le savez, monsieur le Premier ministre, restent à relever et la tâche ne sera pas simple car il reste encore quelques gouvernements conservateurs en Europe.

Notre tâche est de donner l'impulsion et de convaincre pour dessiner cette nouvelle Europe qu'attendent les citoyens.

Pour cela, je vois quatre objectifs à atteindre.

Une Europe sociale qui protège ses services publics, assure des allocations minimales en matière de chômage et de retraite aux citoyens les plus faibles, garantit un avenir à sa jeunesse par un emploi, une formation ou un apprentissage, une Europe enfin qui accompagne la mobilité de tous en assurant la continuité des droits sociaux, si chers à nos concitoyens qui passent une partie de leur vie à l'étranger ;

Une union budgétaire plus étroite, qui passera nécessairement par une mutualisation d'une partie des dettes et une plus grande harmonisation fiscale pour mettre fin à la course effrénée vers le moins-disant fiscal et social ;

Un budget européen ambitieux : en ce sens, l'affectation d'une partie des recettes de la taxe sur les transactions financières au budget européen mais aussi la création d'un impôt européen sur les sociétés ou d'une taxe carbone sont des pistes à approfondir pour doter l'Europe d'un budget à la hauteur de ses ambitions, tout en évitant d'alourdir le poids des contributions nationales ; un vrai choix d'investissement de politique industrielle favorisant la croissance durable et l'emploi doit être fait pour le budget européen.

Enfin, une Europe plus démocratique et plus lisible. Le renforcement du rôle des Parlements nationaux dans les décisions communautaires mettra l'Union européenne sur la voie de la parlementarisation.

Ce paquet réorientation que vous nous présentez, monsieur le Premier ministre, constitue un grand espoir pour tous les citoyens européens, et nous disons oui à toutes ses composantes. Avec votre politique à venir, il permettra aux citoyens de voir qu'une autre Europe peut changer leur vie quotidienne, et ils pourront ainsi recommencer à croire au projet européen. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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