Enfin, cette nouvelle cohérence passe par un gouvernement économique européen. Nous ne pourrons pas continuer, vous le savez tous, à avoir une monnaie commune et dix-sept politiques économiques différentes. Monnaie commune veut dire politique économique commune à dix-sept pour que nous puissions progresser tous ensemble.
Enfin, monsieur le Premier ministre, ce sera ma troisième proposition, il faut que l'Europe se fixe un nouveau projet politique, qu'elle définisse une politique commune industrielle comme il existe une politique agricole commune. C'est la condition de la survie de nos emplois industriels.
Je vous propose de faire du critère d'investissement dans la recherche et dans l'innovation, un critère obligatoire au même titre que le critère de respect des déficits budgétaires, car c'est la condition pour que notre Europe garde son avance technologique et son avance en matière d'innovation. Je vous propose que la réciprocité commerciale fasse partie des principes absolus de l'Union européenne, comme je l'ai défendu en tant que ministre de l'agriculture, en refusant que soient signés des traités libéraux qui auraient exposé nos producteurs à des produits qui ne respectent aucune des normes environnementales ou sanitaires européennes. (Applaudissements sur les bancs sur les bancs des groupes UMP et UDI. – Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Oui, monsieur le Premier ministre, l'Europe a besoin de la France autant que la France a besoin de l'Europe.
Nous ne pouvons pas continuer à être, comme nous le sommes depuis quelques mois, les passagers clandestins d'une aventure que nous avons voulue, initiée et construite. Nous devons en être les pilotes et les inspirateurs.