Intervention de Sébastien Denaja

Séance en hémicycle du 2 octobre 2012 à 21h30
Déclaration du gouvernement en application de l'article 50-1 de la constitution sur les nouvelles perspectives européennes et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Denaja :

Mais il est un outil utile pour gouverner la zone euro, tout en assouplissant les politiques de maîtrise des finances publiques, loin du carcan souvent dépeint. Nous avons tant critiqué la constitution d'un ensemble monétaire sans véritable tête économique ni financière. Pourquoi alors ne pas saluer aujourd'hui la mise en place de la cabine de pilotage ? Pourquoi ne pas souligner le renforcement du Parlement européen comme outil de contrôle démocratique ?

Ce traité contribue à éviter deux dangers mortels. Le premier, c'est la désintégration de l'euro et donc de toutes nos économies. En effet, près de 70 % des échanges économiques se font au sein de la zone euro. Le second, c'est l'explosion des dettes souveraines qui sont la servitude des peuples. Ce traité était donc nécessaire, mais il n'était pas suffisant. Car si nous voulons l'Europe sociale, aujourd'hui, nous subissons malheureusement l'Europe du chômage. La vôtre, monsieur Le Maire ! L'Europe accumule des taux de croissance proches de zéro depuis des années face à des ensembles régionaux en croissance constante. Les conséquences sociales sont terribles pour les peuples européens, souffrant d'un taux de chômage presque 50 % supérieur à celui des États-Unis !

Un changement radical de cap était vital. Ce changement de direction, François Hollande l'a obtenu en négociant le pacte européen de croissance qui intègre les notions indispensables de développement social, de lutte contre le chômage et d'intégration économique accrue et solidaire.

La France a ainsi fait progresser les coopérations renforcées. C'est la meilleure méthode de construction européenne, celle de l'Europe par la preuve, pierre par pierre. Le pacte de croissance comporte deux avancées majeures. D'abord, alors que notre continent, première puissance économique mondiale, doit encore construire sa gouvernance, il permet enfin de tracer la route vers l'union bancaire et économique. Ensuite, la taxe sur les transactions financières a été acceptée par nos partenaires. Certains en parlaient depuis vingt ans, François Hollande l'a fait. C'est un acquis concret, majeur et unique sur la scène mondiale. En outre, la reprise illimitée des dettes d'État par la banque centrale européenne est aussi une avancée déterminante dans la construction d'une Europe durable.

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