Monsieur le président, monsieur le ministre délégué chargé des affaires européennes, mes chers collègues, je remercie d'abord le Gouvernement pour la tenue de ce débat sur les nouvelles perspectives européennes.
La crise de l'Europe est d'abord le résultat d'un renoncement politique, qui a vu la démocratie, les démocraties européennes, plonger dans une servitude – La Boétie aurait parlé de servitude volontaire –, à l'égard des marchés financiers. Comme le disait le Président de la République, cette finance-là n'a pas de visage ; mais elle reste un adversaire redoutable.
Ce n'est pas la première fois depuis 1789 que notre République prend toute sa part dans la bataille face aux puissances de quelques-uns en Europe. Aujourd'hui, nous pouvons, j'en suis certain, relever le défi d'une Europe démocratique et prospère. Face à tous les libéraux et les conservateurs, ligués en Europe, la France, désormais, porte une autre voix. Cette voix était attendue, non seulement par d'autres gouvernements confrontés à des asphyxies budgétaires insoutenables – je pense bien évidemment à ceux de la Grèce, du Portugal et aussi de l'Espagne – mais encore par les peuples d'Europe.
Oui, au-delà des différences d'approche sur le traité que nous lègue, hélas ! la précédente mandature, la stratégie européenne de la France est désormais tournée vers un nouveau modèle de développement, une autre croissance : la solidarité contre les spéculations financières et l'intégration économique conditionnée à plus de démocratie.