Monsieur le ministre des affaires européennes, vous ne m'en voudrez pas de m'adresser à M. le Premier ministre – j'avais la faiblesse de croire qu'il resterait parmi nous jusqu'au terme de nos débats : avec tout le Gouvernement, vous subissez une double défaillance.
Une défaillance intellectuelle d'abord, car personne n'est dupe du numéro d'équilibriste auquel nous venons d'assister. Vous qui naguère critiquiez le traité « Merkozy », venez aujourd'hui le défendre à la tribune. Vous qui naguère critiquiez l'austérité budgétaire, venez de vous y soumettre. Vous qui naguère vous étiez abstenus sur le mécanisme européen de stabilité, vous venez demander à votre majorité de voter un traité que vous avez jusqu'alors vilipendé.
Alors, vous me direz que grâce au courage sans faille et au charisme sans égal de François Hollande, vous avez renégocié le traité. Mais même vos amis Verts et de la gauche de la gauche ne vous croient pas. La vérité est que vous n'avez rien renégocié du tout.