Renégocier signifie « négocier de nouveau, en vue de parvenir à un accord modifié » – ce n'est pas moi qui le dis, c'est le dictionnaire.
Or, force est de constater que ce traité est un copié-collé du traité négocié par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel : il s'agit du même texte avec les mêmes mots et les mêmes engagements. Bref, si le changement, c'est pour dans deux ans, le reniement permanent, c'est pour maintenant. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. – Rires et exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Défaillance intellectuelle, mais aussi défaillance politique car vous n'avez pas le courage d'assumer vos divisions dans cet hémicycle. La preuve en est que vous organisez un débat sans vote comme pour mieux museler votre majorité déjà en proie à tant de désillusion. La vérité est que sans nous, vous n'auriez ni majorité sur la ratification du traité ni majorité sur la loi organique instituant la règle d'or que vous avez tant décriée. C'est une situation quelque peu ubuesque de voir la droite et le centre voler à votre secours pour éviter que vous alliez à Canossa et pour protéger les Français des querelles politiciennes qui mettent à mal notre pays.
Dans sa déclaration, le Premier ministre s'interroge, à juste titre, sur le poids qu'aurait la France seule, sans l'Europe. Mais quel poids a donc aujourd'hui le Premier ministre dans son propre gouvernement et au sein de son propre parti ? Il est bien seul dans ce cartel des gauches désunies. Dans l'ordre des palmes académiques, on pourrait lui décerner celle de l'incohérence, celle qui consiste à faire aujourd'hui ce qu'on a défait hier, celle qui consiste à renier des promesses passées pour mieux satisfaire des intérêts présents. Cette politique du yo-yo permanent, cette politique du marchandage systématique, cette politique de l'opportunisme forcené, les Français n'en veulent plus. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Même si je ne partage pas leurs idées, les Verts et le Front de Gauche ont au moins le mérite de la cohérence.