…et jusqu'ici, les premiers ont toujours écrasé les seconds dans les votes parlementaires, toujours au nom du même leitmotiv : il n'y pas d'autre solution possible.
Or la démocratie est, par définition, un système qui repose sur la formulation d'alternatives. C'est cette capacité de proposition d'alternatives qui justifie le choix, donc le vote. S'il n'y a pas d'alternative à part la loi des marchés, s'il n'y a pas d'autre politique possible, alors la démocratie est malade, et nos concitoyens boudent les urnes et se détournent du suffrage universel.
Au-delà du sujet du traité, la question qui se pose aujourd'hui est : quelle Europe voulons-nous ? Quelle démocratie voulons-nous ? Angela Merkel, elle, joue franc jeu. En mai 2012, elle avait déclaré : « Après la règle d'or, viendra l'assainissement des comptes publics des États et puis [...] l'abandon de l'autonomie budgétaire des États, les États-Unis d'Europe, si vous voulez. »
Philippe Seguin, il y a vingt ans, ne disait pas autre chose à cette tribune, en assimilant l'Union économique et monétaire à la constitutionnalisation d'une politique monétarienne, synonyme de taux d'intérêt réels élevés, donc de frein à l'investissement et à l'emploi et d'austérité salariale.