Permettez-moi à cet égard de récapituler toutes les contrevérités que j'ai entendues ce soir. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Voilà des semaines que j'entends que ce pacte de croissance n'est rien car il existait déjà avant même l'élection présidentielle, et que ce que nous annonçons est ce que vous auriez négocié. Mais si vous avez négocié ce que nous demandions pendant toute la campagne présidentielle, pourquoi ne l'avez-vous pas dit ? Vous ne manquiez pourtant pas d'arguments pour nous convaincre alors de la pertinence de votre action européenne ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et RRDP.)
Le président Sarkozy, dont vous nous dites constamment qu'il ne manquait ni de vivacité ni d'esprit de répartie, pourquoi ne l'a-t-il pas dit à François Hollande alors qu'ils ont débattu pendant deux heures à la télévision et que celui-ci lui enjoignait de prendre des initiatives pour la croissance, pour la régulation des marchés financiers et pour la solidarité ? Pourquoi s'est-il tu si tout cela était acquis ? Je vais vous dire pourquoi : il ne l'a pas dit parce qu'il n'avait pas obtenu le pacte de croissance, et il ne l'avait pas obtenu parce qu'il ne l'avait pas demandé ! (Mêmes mouvements.)
Allons un peu plus loin pour régler définitivement cette affaire, car trois anciens ministres des affaires européennes se sont tout de même exprimés. Il y en a d'ailleurs eu de nombreux en cinq ans, au point même que, compte tenu de la longévité moyenne des titulaires de ce portefeuille, il aurait pu y en avoir davantage ce soir à la tribune ! C'est dire d'ailleurs toute l'importance qu'on accordait à la question européenne dans les précédents gouvernements ! J'espère pour ma part rester en place plus longtemps que mes prédécesseurs (« Nous l'espérons nous aussi ! » sur de nombreux bancs du groupe SRC), ce qui me permettra de vous donner l'occasion de m'entendre encore tordre le cou à vos contrevérités !