Dès que l'on aborde les questions relatives à la cuisine et à la gastronomie dans notre pays, cela prend un tour tout à fait particulier. En effet, ce sujet, que je qualifierai presque de culturel, est intimement lié à un certain nombre de pratiques relevant du savoir-vivre à la française – rappelons que la table française a été classée au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Divers éléments s'entrechoquent dans ces amendements, à commencer par les questions relatives à la connaissance des produits que l'on mange.
Je ne reviendrai pas sur les longs débats que nous avons eus hier concernant l'obligation ou non de préciser l'origine des produits – notamment de la viande – utilisés dans les restaurants ou mis en oeuvre dans les plats cuisinés. Toutefois, en faisant le parallèle avec la volonté de progresser dans la transparence manifestée aujourd'hui, tant dans l'amendement du Gouvernement que dans le sous-amendement de notre collègue Fasquelle, l'on ne peut que regretter de ne pas être allé jusqu'au bout hier – je ferme cette parenthèse.
À bien y regarder, nous avons deux modèles, à la fois complémentaires et concurrents. J'entends ce que vient de dire notre collègue Chassaigne : telle est en effet la réalité du terrain dans le secteur rural, qui connaît des difficultés économiques relativement importantes. La situation y est différente de celle que connaissent les centres-villes, où l'on trouve un restaurant tous les dix mètres ; les choix et la volonté d'information du consommateur ne sont pas forcément les mêmes au coeur de nos campagnes.
Pour autant, j'ai en mémoire quelques propos tenus par un de mes amis, grand critique gastronomique de ce pays et chantre de la défense de la cuisine de qualité – Périco Légasse, pour ne pas le nommer –, lequel m'expliquait récemment que le fait qu'un produit soit travaillé par un professionnel n'est pas en soi un gage de qualité.