La réponse est enfin dans la politique de l'emploi. C'est une politique à double détente.
Le premier aspect, c'est la compétitivité – la vraie, celle qui passe par la recherche, par une nouvelle politique industrielle, par la coopération des salariés au lieu de la compétition à tous crins dans l'entreprise, celle qui consiste à aider nos entreprises à réussir dans la mondialisation. Nous aurons un débat sur le financement de la protection sociale et ferons en sorte notamment qu'il pèse moins sur l'emploi et davantage sur le capital.
Mais la réussite passera par la nouvelle politique industrielle que nous déployons. Nous avons lancé en juillet un plan pour l'industrie automobile – il y en aura d'autres – et nous mettrons en place dans quelques jours la Banque publique d'investissement, dotée de 40 milliards de fonds, qui sera le bras armé de cette nouvelle politique industrielle.
Dans le débat sur le coût du travail, il faudra trouver des solutions pour que le capital contribue autant que le travail – autrement dit, des solutions qui ne reviennent pas à faire payer les cotisations patronales par les ménages. Je plaide ainsi pour une extension des cotisations salariales à l'ensemble des revenus et pour un élargissement de l'assiette des cotisations patronales vers des éléments environnementaux ou de valeur ajoutée, par exemple. Le Haut conseil du financement de la protection sociale qui vient d'être créé devra s'y pencher, ainsi que les partenaires sociaux, mais il nous faudra des principes clairs pour aborder ce débat.
Le deuxième aspect de la politique de l'emploi, ce sont les aides à l'embauche. Car, au-delà de la priorité donnée à la croissance et à la restauration de la compétitivité, nous assumons, à gauche, la nécessité de répondre à l'urgence. Il est hors de question de se contenter de dire aux chômeurs que dans deux ans, ils auront de nouvelles perspectives ! Il faut aider ceux qui rencontrent le plus de difficultés à accéder plus facilement au marché du travail.
Chacun doit bien mesurer l'ampleur des mesures prises par le Gouvernement. Avec 150 000 emplois d'avenir et 500 000 contrats de génération, à comparer aux 400 000 emplois aidés actuels, c'est un véritable électrochoc qu'il va provoquer sur le marché du travail.
Dans la stratégie d'ensemble du Gouvernement, les emplois d'avenir sont la réponse apportée à ceux qui sont le plus en difficulté sur le marché du travail : les jeunes de 16 à 25 ans sortis de l'école sans diplôme ni qualification, ou presque. La tâche est ardue. Nous nous attaquons au fléau du chômage par la face nord ! Mais nous avons mis toutes les chances de notre côté. Je salue à nouveau la pertinence des choix faits par le ministre du travail et par vous-même, monsieur le ministre, afin que les emplois d'avenir soient un vrai tremplin pour les jeunes qui en bénéficieront.
Les fondations étaient bonnes, mais nous avons aussi bien travaillé ici pour améliorer ce texte, et j'en remercie tous les députés, sur tous les bancs.