On ne saurait résumer le débat à un choix entre des parlementaires ancrés dans le terroir profond et de simples bureaucrates désignés par les directions politiques. Nous sommes nombreux à avoir exercé avec bonheur des mandats locaux et à défendre pourtant aujourd'hui le mandat unique de parlementaire. Je me rallie à la proposition de M. Dolez ; mais mon amendement de repli – qui autorise uniquement le cumul avec un mandat de conseiller municipal – permettrait peut-être de satisfaire la revendication d'ancrage dans la vie réelle, principal argument des partisans de cette tradition française du cumul des mandats.
Nous avons des conceptions différentes du fonctionnement de notre institution et de l'idéal du travail parlementaire. Mais un élu ne doit pas forcément cumuler des mandats pour être conscient des réalités du terrain ; tous désirent représenter leurs électeurs et être au fait des difficultés qu'ils rencontrent. En ce qui nous concerne, favorables à une limitation stricte du cumul, nous portons un regard critique sur le fonctionnement de la Ve République. Afin de débattre sereinement de ces questions – qui intéressent nos concitoyens –, essayons d'écouter nos arguments respectifs.