Je ne siège pas encore au Conseil constitutionnel, monsieur le président…
Les développements de M. Bergougnoux m'ont semblé plus pragmatiques et équilibrés que ceux de M. Salomon. La sortie du nucléaire se traduit inévitablement par une augmentation des émissions de CO2 et l'explosion des énergies renouvelables, en particulier du parc éolien. Or, en plus des inconvénients rappelés par M. Bergougnoux, les éoliennes coûtent cher : leur facture, d'un montant de 5 milliards d'euros, va encore s'alourdir. Enfin, leur implantation anarchique a un effet désastreux sur nos paysages, lesquels contribuent, avec la gastronomie bien entendu, à faire de la France la première destination touristique du monde.
Les éoliennes en mer ne valent guère mieux, notamment au regard de la sécurité. Si aucune catastrophe n'a eu lieu dans le détroit du Pas-de-Calais, c'est parce que, jusqu'à présent, les navires accidentés se sont échoués dans le sable ; mais les blocs de béton des éoliennes constitueraient de dangereux écueils. Après avoir bétonné la côte dans les années 70, on envisage de reproduire la même erreur en mer. Bref, tout cela me semble déraisonnable.
Nous pouvons en revanche nous retrouver sur la nécessité de l'isolation, le mieux étant au demeurant de réduire la consommation d'énergie. Quoi qu'il en soit, je souhaite interroger les intervenants sur des points dont ils n'ont pas parlé, à commencer par la fiscalité : quels incitations peut-on envisager en ce domaine pour les artisans et les particuliers qui doivent réaliser des travaux chez eux ? De ce point de vue, le Gouvernement ne s'est pas engagé dans la bonne direction.
La réglementation semble par ailleurs si complexe que plus personne, des professionnels aux particuliers, ne la comprend ; j'en veux pour preuve, dans ma circonscription, des projets relatifs à la méthanisation qu'il est très difficile de faire aboutir.
Un autre projet, dans ma circonscription également, concerne la filière bois. Excellent matériau pour l'isolation comme pour l'énergie, le bois reste pourtant trop peu utilisé.
Enfin, il n'a pas été question des gaz de schiste, dont l'exploitation, aux États-Unis, permet de baisser le coût de l'énergie et de relancer l'industrie. On dit qu'il existe des réserves en France ; de fait, cette solution ne serait pas plus mauvaise que celle qui consiste à brûler du charbon importé. Quel est votre sentiment sur ce point ?