Je ne ferai pas de comparaison entre les deux interventions, d'ailleurs toutes empreintes d'un certain optimisme, même si les solutions proposées pour atteindre l'objectif sont différentes. Il est vrai que, plus on avance dans la transition énergétique, plus on en découvre les difficultés. Toutes les solutions, à commencer par l'abandon du nucléaire, présentent des inconvénients lorsqu'on les examine de près. M. Fasquelle se plaint de la défiguration des paysages par les éoliennes ; je pourrais, pour ma part, me plaindre de la dégradation des rivières par l'hydraulique. On pourrait encore s'alarmer de la dégradation de l'atmosphère par les gaz à effet de serre et des dangers du nucléaire, tant une catastrophe comme celle de Fukushima glace le sang. Nous vivons à cet égard dans une forme d'inconscience, car la multiplication des centrales provoquera forcément un accident dans notre pays. Nous ne pouvons vivre durablement avec une telle épée de Damoclès au-dessus de la tête.
Les propositions de M. Salomon sont gagnantes pour la société tout entière : en plus de garantir un retour sur investissement, dans un contexte de faibles marges de manoeuvre, elles sont bénéfiques pour l'emploi.
Les solutions esquissées par les deux orateurs impliquent-elles, hormis les nécessaires économies d'énergie, un changement de nos modes de vie ? Le transport représente, avec le logement, de 60 à 70 % des émissions de CO2 : devra-t-on le réserver aux rencontres entre les hommes et le restreindre pour les marchandises, en privilégiant les productions de proximité ? Envisagez-vous un plan de relocalisation des activités humaines ? Y a-t-il un sens à ce que l'Europe exporte vers la Chine du bois qu'elle importe ensuite sous forme de meuble, ou que des moutons de Nouvelle-Zélande arrivent dans les élevages du Limousin ?
Vos solutions s'inscrivent-elles dans une perspective de croissance ou de décroissance ? Les énergies fossiles ne sont pas inépuisables et l'humanité continue de se peupler.
Je vous réitère par ailleurs, monsieur le président, ma demande de création d'une mission d'information sur les gaz de schiste. Ma circonscription est concernée par un permis en cours d'instruction, mais le sujet est évidemment national. Le Président de la République s'est engagé à interdire la fracturation hydraulique pendant toute la durée du quinquennat, conformément à la loi votée en 2010 ; mais des demandes apparaissent sur le gaz de houille, lequel peut être obtenu en vidant des poches naturelles ou d'anciennes fosses minières, ou par fracturation hydraulique.