Intervention de Denis Baupin

Réunion du 18 juin 2013 à 16h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenis Baupin :

Pour ma part, cela ne vous étonnera pas, j'ai été davantage convaincu par M. Salomon que par M. Bergougnoux. Le travail de négaWatt a au moins le mérite d'obliger beaucoup de gens à se poser des questions qu'ils ne se posaient pas.

Je salue les propos de M. Bergougnoux sur l'autoconsommation et le stockage, comme l'avaient fait, lors de son audition, l'ensemble des membres du groupe de travail sur la compétitivité des entreprises françaises dans la transition énergétique. Je le remercie également de soutenir l'idée d'une réduction de la part du nucléaire à 50 %.

Les questions qui se posent sur le nucléaire, au demeurant, ne se limitent pas aux risques : elles concernent aussi le coût de celui-ci. Dans son dernier rapport, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) – la Commission de régulation de l'énergie –, préconise un amortissement des centrales sur cinquante ans, alors même que leur prolongation au-delà de trente ans est incertaine et qu'elle sera soumise aux recommandations de l'Autorité de sûreté nucléaire : voilà qui résume bien l'impasse qu'est devenue cette filière énergétique. Le nucléaire n'a rien d'une rente, et il en va des centrales comme des véhicules : plus elles vieillissent, plus leur entretien devient coûteux.

Vous proposez, monsieur Bergougnoux, un remplacement partiel du nucléaire par les énergies renouvelables sans prendre en compte l'efficacité énergétique ainsi obtenue : comment ce dernier critère est-il intégré dans votre scénario ? Tous les scénarios prévoient une réduction de la consommation énergétique de 20 à 50 % à l'horizon 2050, mais dans une optique de performance énergétique, et non de décroissance.

M. Fasquelle vous approuve, mais je vois mal comment il peut concilier la défense de la gastronomie française avec votre idée de diviser par quatre la consommation de viande bovine. Lorsque les écologistes vantaient les bienfaits du régime végétarien, ils étaient caricaturés en ayatollahs ; mais je note que vous allez plus loin encore. M. Fasquelle s'acharne contre les éoliennes, mais les derricks installés dans la nature pour extraire les gaz de schiste ne semblent pas lui poser de problème. J'ai du mal à comprendre.

La crise économique fait peser des contraintes, mais elle impose aussi de trouver des solutions pour créer des emplois. M. Salomon nous a rappelé, à ce sujet, les prévisions de l'ADEME s'agissant du scénario négaWatt. De fait, les énergies renouvelables et la réhabilitation thermique des bâtiments sont des filières très créatrices d'emplois – beaucoup plus que ne l'est le nucléaire, par exemple. Quel serait, monsieur Salomon, monsieur Bergougnoux, le nombre d'emplois créés dans vos scénarios respectifs ?

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