La question que pose M. Douillet est différente. Il a évoqué la question, parfaitement légitime, de la dénomination et du contenu de ce fameux minerai de viande. Nous voulons atteindre le même objectif.
Les entreprises souhaitent définir un code des usages. La démarche du Gouvernement consiste à leur faire confiance à ce stade. J'y suis moi-même, en tant que ministre de la consommation, particulièrement attentif. Une date butoir a été fixée avant l'automne prochain. Nous avons largement le temps : c'est en septembre que ce texte arrivera en première lecture au Sénat.
Soyez cohérent : vous ne pouvez pas, d'un côté, m'expliquer qu'il faut faire confiance aux entreprises, et de l'autre, me reprocher de les laisser travailler ! Les entreprises concernées travaillent. Nous prendrons acte du résultat de leurs travaux.
Par ailleurs, je tiens à dire à Mme Boyer que l'alternative n'était pas entre de la viande de cheval, d'une part, et du minerai de boeuf, de l'autre : c'était dans tous les cas du minerai de cheval ou de boeuf ! Le problème est donc celui de la dégradation de l'alimentation. Pourquoi se dégrade-t-elle ? Parce que la guerre des prix a atteint une telle intensité que la barquette d'un kilogramme de hachis Parmentier premier prix est vendue à 1,30 euro. À ce niveau de prix, plus personne ne peut faire de marge. Résultat : le modèle économique de l'alimentation low cost conduit à employer dans les plats préparés, en guise de viande, ce dont M. Douillet a déjà parlé – je n'en détaillerai pas à mon tour le contenu, pour ne pas donner la nausée à ceux qui n'auraient pas encore mangé.
Nous avons demandé aux professionnels, en accord avec les éleveurs, si poursuivre dans cette direction avait du sens. Cela a permis la signature d'un accord entre Carrefour et Interbev au salon de l'agriculture, prévoyant que la viande incluse dans les plats préparés des MDD de Carrefour respecte le label VBF. Findus et Picard s'y sont également engagés. Tout cela est positif.
La question qui se pose est celle de la guerre des prix, qui aboutit à nous faire manger des aliments de si mauvaise qualité. En tant que ministre de la consommation, je vous prie de croire qu'il n'est pas simple d'y répondre. Quelle serait en effet la conséquence logique de notre intervention ? Une augmentation des prix pour permettre aux producteurs de faire plus de marge.