Madame la présidente, monsieur le président de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire, monsieur le président de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, monsieur le rapporteur de la commission des lois, madame la rapporteure pour avis de la commission des finances, mesdames, messieurs les députés, le 10 avril dernier, le Président de la République affirmait la nécessité d’une lutte implacable contre les dérives de l’argent, de la cupidité, de la finance occulte, et il ajoutait que « l’exemplarité de la République est la condition de son autorité ».Les deux projets de loi que je vous présente aujourd’hui nous permettent d’affronter un phénomène qui vient de loin. Certains affirment même qu’il est inhérent aux démocraties ; Michelet parlait d’ailleurs de la corruption comme d’un « mal naturel ». Pour ma part, autant je pense que la corruption est incrustée dans nos démocraties, autant je me refuse à admettre qu’elle puisse leur être inhérente.Platon et Cicéron témoignent déjà de l’existence de la corruption dans l’Antiquité. Les relations vénéneuses qui existent parfois entre le monde politique et ce mal sont contenues dans le mot même de « candidat », puisque candidatus , dans la Rome antique, renvoyait au fait de blanchir sa toge pour persuader les électeurs de son dévouement et de son désintéressement.