Intervention de Nicolas Fournier

Réunion du 23 mai 2013 à 10h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Nicolas Fournier, ingénieur en chef de l'armement, attaché d'armement près l'ambassade de France à Londres :

Plus concrètement, depuis la fin de l'année 2010, on a avancé dans un environnement contraint. Le Royaume-Uni a mis deux ans à décliner sa SDSR en termes budgétaires d'autant que, dans le même temps, ont été lancées de profondes réformes des capacités et de l'acquisition des matériels. Les Français, de leur côté, ont entamé un processus de revue capacitaire à partir du printemps 2012. Nous avons ainsi mis en suspens les deux sujets majeurs que sont le drone MALE en gelant la stratégie franco-britannique initialement prévue, et le projet très symbolique du missile anti-navire léger (ANL) au sujet duquel la décision n'a été prise que récemment.

Une synthèse de l'état d'avancement des projets montre un programme sur le point d'être lancé, qui est précisément le missile anti-navire léger. Depuis que la France a décidé de s'engager, nous sommes sur le point de démarrer le développement et une phase de production. Le corollaire, de moindre envergure mais important pour nous, est la rénovation à mi-vie du missile de croisière que nous avions fait en coopération avec les Britanniques, le SCALP – qu'ils appellent, eux, le Storm Shadow – qui équipe nos armées respectives et dont l'obsolescence nécessite des travaux que nous espérons réaliser en commun. Ces projets concourent à la démarche de rationalisation de l'industrie missilière, One Complex Weapon, ou plus simplement One MBDA, du nom de la principale société concernée.

D'autres projets de coopération ne sont pas encore à ce stade de maturité, même s'ils avancent à bon rythme. Ce sont, d'une part, le drone de guerre des mines navales, d'autre part, le drone tactique Watchkeeper. Il s'agirait respectivement de lancer un nouveau produit et d'équiper la France d'un système qui arrive, côté britannique, en fin de cycle de développement et sur le point d'y être mis en service.

Dans le domaine de la recherche technologique (R & T), on trouve le projet emblématique du futur drone de combat aérien, le Future Combat Air System, le FCAS. Une étude de faisabilité a été lancée en juillet 2012, et nous travaillons très activement ensemble à une phase de démonstration, qui contribuerait puissamment à rapprocher nos industries opérant dans l'aéronautique de combat.

Par ailleurs, des actions sont en cours touchant aux systèmes d'information, dont l'interopérabilité doit former une sorte de couche de glue entre eux, et qui est essentielle sur le plan opérationnel. Dans la phase de montée en puissance de la force expéditionnaire conjointe – Combined Joint Expeditionary Force, la CJEF –, chaque exercice est l'occasion d'identifier des améliorations possibles. Nous travaillons également à harmoniser sur les systèmes satellitaires de communication de prochaine génération, les successeurs du Syracuse français et du Skynet britannique.

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