Le besoin de disposer d'un missile tiré depuis un hélicoptère pour atteindre des bâtiments de surface de moindre ampleur que ceux qui sont visés par les Exocet n'est pas nouveau et il est avéré. Cela fait des années qu'il n'est pas traité avec le même degré de priorité de part et d'autre. Les Britanniques étaient surtout préoccupés de la continuité de la capacité malgré le renouvellement de leurs hélicoptères. Les Français, quant à eux, n'étaient pas soumis aux mêmes échéances pour le Panther et la version marine du NH90. Vu de Londres, la décision qui l'a emporté résulte d'une analyse en termes capacitaires, industriels – les liens avec la rationalisation de l'industrie missilière – et politiques. J'ai d'ailleurs entendu notre ministre de la défense le dire. Il a fallu faire un compromis entre les différentes facettes et les impératifs financiers. Londres a compris la portée du geste, dans la continuité de l'esprit de Lancaster House.