Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 2 juillet 2013 à 15h00
Règlement du budget et approbation des comptes de l'année 2012 — Présentation

Bernard Cazeneuve, ministre délégué chargé du budget :

Et voilà qu'il faudrait, six mois après l'adoption de la loi de finances initiale, adopter une loi de finances rectificative corrigeant un écart de 20 milliards d'euros, c'est-à-dire dix fois plus que vous n'avez fait en cinq ans avec la révision générale des politiques publiques. Pouvez-vous, mesdames et messieurs les parlementaires de l'opposition, m'expliquer quel est le sens de ce chiffre, et, a fortiori, le sens de la mesure absurde que vous proposez ?

Nous ne pouvons pas faire ce que vous proposez, c'est-à-dire réaliser au moyen d'une loi de finances rectificative des économies dix fois supérieures à celles que vous avez réussi à faire pendant le dernier quinquennat, alors que vous étiez aux responsabilités. Vous imaginez bien que les décisions en question seraient compliquées à prendre, qu'elles consistent en des économies ou en une hausse de la fiscalité, et surtout qu'elles auraient un effet terriblement récessif sur l'économie ! Cela aurait principalement pour effet d'augmenter massivement le chômage, c'est-à-dire d'aggraver la souffrance des Français, et par ailleurs d'accroître de façon spectaculaire et considérable les déficits sociaux qui minent notre économie et rendent urgent le redressement. Par conséquent, on aboutirait à l'exact contraire de ce que vous souhaitez !

En répondant à nombre de vos questions, j'ai compris que vous êtes obsédés par ce que vous appelez le matraquage fiscal. En prenant des mesures fiscales pour un montant de 20 milliards d'euros, je vous donnerais l'occasion de poser vingt mille questions d'ici la fin du quinquennat pour condamner un matraquage fiscal dont nous aurions été les auteurs, après que vous l'auriez suscité !

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