Intervention de Pierre Lellouche

Réunion du 25 juin 2013 à 17h15
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche, président du groupe de travail :

La crise malienne n'est pas différente d'autres : il est toujours plus facile de rentrer dans un pays que d'en sortir.

EUTM, c'est-à-dire la mission européenne de formation de l'armée malienne, est un projet ambitieux, qui vise à reconstruire toute l'armée du Mali et pas seulement à former quelques unités. Cette ambition est nécessaire quand l'on se rappelle qu'avant la crise, les États-Unis avaient dépensé 650 millions de dollars pour l'armée malienne d'alors et donné beaucoup d'armes, et que ces armes ont été retrouvées pour la plupart entre les mains des terroristes. Cela dit, nous en sommes aux débuts et tout reste à faire.

Je n'ai pas de réponse aux questions sur le rôle de l'AFD et sur le calendrier de retrait de notre armée. Mais je le répète, je pense qu'il sera de toute façon difficile pour nous de descendre sous un effectif d'environ 3.500, car le mandat de l'ONU à la MINUSMA ne comprend pas la réalisation d'opérations de guerre ; il faudra donc que nous protégions la MINUSMA.

L'enjeu budgétaire est réel et il faut bien dire que l'on est dans ce domaine dans le flou le plus complet. Les quelques chiffres dont nous disposons ne concernent que l'année en cours : pour l'ONU, ce serait un budget de 500 à 600 millions de dollars. Pour ce qui concerne la France, la seule dépense militaire a atteint 80 à 100 millions d'euros par mois pendant la période des combats ; elle est un peu plus faible maintenant.

Je ne partage pas l'opinion de Jean-Pierre Dufau selon laquelle le problème des terroristes est réglé. Certes, 700 ont été neutralisés et leur base logistique est cassée. Mais les autres se sont dispersés et vont continuer à mener des actions, notamment des attentats-suicides. Nous allons devoir gérer cela, ce que nous savons faire au demeurant.

Pour conclure, je me refuse à revenir sur le débat entre intervention terrestre et intervention purement aérienne, puisque ce choix appartient au passé. Mais il faut être conscient que le choix de l'intervention terrestre nous engage pour longtemps au Mali.

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