Intervention de François Loncle

Réunion du 25 juin 2013 à 17h15
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Loncle, rapporteur du groupe de travail :

Cette préoccupation constante pour les otages est évidemment en toile de fond de l'action des uns et des autres et notamment de notre diplomatie dans ses relations avec les différents groupes. Plus généralement, nous devons être conscients de la complexité du Nord-Mali, où il n'y a pas que des Touaregs et où ceux-ci sont eux-mêmes divisés ; on ne peut pas résumer cette crise à un affrontement entre le nord et le sud du Mali.

Je ne partage pas la formule de Pierre Lellouche selon laquelle nous avons épousé la classe politique malienne : non, nous avons répondu à un appel urgent et, dès lors, nous devons faire avec.

À la différence d'autres grands organismes comme la Banque mondiale, l'AFD avait quitté le Mali dès le putsch du 22 mars 2012. Elle est maintenant de retour et va pouvoir agir. L'AFD, la Banque mondiale et l'Union européenne sont les trois acteurs qui comptent pour l'aide financière.

La formation de l'armée malienne mobilise 540 militaires et un budget de 25 millions d'euros, payé par l'Union européenne. C'est une opération qui va demander du temps, deux ou trois ans.

S'agissant des terroristes, les services spécialisés estimaient qu'il y en avait 200 ou 300 quand je les avais interrogés au printemps 2012 pour la mission que je menais avec Henri Plagnol. Un an plus tard, on constate que 700 ont été neutralisés et qu'il en reste encore, dispersés dans les pays voisins.

Pour ce qui est de la baisse des effectifs de l'armée française sur place, un objectif de 1.000 avait été annoncé pour la fin de l'année. Je pense que l'on sera plutôt aux alentours de 2.000. Cela dit, l'intégration de la MISMA à la MINUSMA n'empêchera pas que certaines de ses unités puissent continuer à nous prêter main forte pour des opérations de combat – comme l'ont fait les Tchadiens –, même si le professionnalisme et les moyens de notre armée font que c'est d'abord à elle que l'on fera appel en priorité, comme cela a été le cas en mai à Agadez.

La question budgétaire est légitime et nous y répondrons. Je voudrais simplement indiquer que tout ne devrait pas reposer sur le contribuable français. 3,2 milliards d'euros ont été promis par les bailleurs internationaux à la conférence de Bruxelles en mai : il faudra bien que cet argent soit versé et utilisé.

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