Monsieur le député, vous avez bien posé la question qui avait déjà été soulevée tout à l'heure par Mme Dumont. Vous avez rappelé que, si les Américains sont nos amis et nos alliés, certaines pratiques n'en sont pas moins inacceptables, en particulier le fait d'espionner des bâtiments diplomatiques, qu'il s'agisse de bâtiments relevant de la France ou de l'Union européenne.
Nous avons demandé – je l'ai moi-même fait – au secrétaire d'État américain et à l'ambassadeur américain en France de nous donner très rapidement des explications. Il en est de même au niveau européen, car si les premières informations sont vérifiées, le problème ne concerne pas seulement la France, mais l'ensemble de l'Europe.
Vous dites que nous sommes face à une menace ayant peut-être été insuffisamment prise en compte dans le cadre du Livre blanc sur la défense. M. Le Drian et moi-même avons étudié cette question très attentivement, et je peux vous assurer qu'il s'agit, au contraire, d'une préoccupation majeure, qui appellera d'ailleurs des investissements de notre part, aussi bien en matière de défense proprement dite qu'en matière d'affaires étrangères.
Enfin, pour ce qui est du traité transatlantique, très important pour les États-Unis comme pour l'Europe, une réflexion de bon sens s'impose. Comme vous le dites, les négociations ne peuvent commencer que dans un climat de confiance. C'est l'évidence. Or, comment parvenir à ce climat de confiance quand on ne sait même pas si les délégations seraient ou non espionnées ?