Monsieur le Premier ministre, que reste-t-il des libertés individuelles dans ce monde digne d'Orwell ? Edward Snowden a révélé un système d'espionnage d'une ampleur inégalée dans l'histoire : ce lanceur d'alerte mérite la reconnaissance des démocraties.
Les États-Unis ont mis sur pied un système de contrôle social à l'échelle planétaire, avec des centaines de milliers d'ordinateurs surveillés et des millions de communications disséquées. Cette surveillance intime et permanente, digne du film La Vie des autres, est inacceptable.
Une question s'impose : la France avait-elle connaissance de ce système d'espionnage avant ces révélations ?
L'affaire a éclaté le 5 juin. Je regrette que, trois semaines durant, notre pays n'ait pas eu une réaction ferme : il fallait convoquer l'ambassadeur des États-Unis.
En espionnant l'Europe, les États-Unis ont commis une faute lourde. La France doit en tirer toutes les conséquences en matière de défense, afin de préserver son indépendance et la sécurité nationale. Les programmes militaires avec les États-Unis doivent être réexaminés : sous couvert de terrorisme, il s'agit bel et bien d'un espionnage économique. Dans cette guerre froide des données, la première puissance mondiale tente à tout prix de maintenir son hégémonie.