De nombreux élus du groupe UMP étaient inscrits sur l'article 1er, mais ne sont pas là pour prendre la parole. Serait-ce dû au cumul ? Je ne fais que m'interroger, mes chers collègues, je ne veux pas déclencher les foudres de l'UMP !
Comme beaucoup d'entre vous, j'ai eu la possibilité d'être élue et adjointe d'une municipalité, et ce fut une expérience très enrichissante. Mais conformément à l'engagement que j'avais pris devant mes concitoyens, j'ai choisi de quitter ce mandat exécutif local afin de me concentrer sur celui de député.
Ce choix n'engageait pas que moi. Il engageait tous ceux et toutes celles qui nous ont fait confiance pour initier un nouveau temps politique, et également mes collègues qui, conformément aux engagements de François Hollande, soutiennent la réforme du non-cumul des mandats.
Je ne me sens pas pour autant, depuis juin 2012, éloignée des réalités de terrain. Je ne me sens pas non plus isolée de nos concitoyens ni des élus des territoires. Comme vous, j'ai passé mes week-ends du mois de juin à participer à des manifestations et à des fêtes.
Suis-je une députée hors sol ? Je ne le crois pas. Je travaille comme je l'ai toujours fait, en équipe, en cohérence avec mes convictions et mes engagements, en étant, comme chacun d'entre nous, présente dans ma circonscription et ici même. Chacun des textes que nous sommes amenés à discuter se nourrit des échanges que nous avons, des interpellations de nos concitoyens, de leurs élus et des relais citoyens, et cela tant au niveau national que local.
Un élu qui ignorerait ses racines, qu'elles soient politiques ou électives, se condamnerait à l'isolement. Un élu qui voudrait, aujourd'hui, concilier l'exigence de son mandat parlementaire et de son mandat exécutif se condamnerait, à terme, sinon à l'épuisement, au moins à hiérarchiser l'un au détriment de l'autre.
Il nous fallait choisir, nous le faisons : nous ne cumulerons plus parce que la voie sur laquelle nous nous engageons est celle du renouvellement des pratiques politiques, de la démocratie réelle et du respect des institutions, que nous construisons en particulier grâce à l'affirmation de notre politique de décentralisation.
Je suis convaincue que notre société est prête pour ce changement, et cela, le plus rapidement possible. C'est un calendrier plus lointain qui a été proposé. On peut le regretter, mais cette loi est une loi d'équilibre. Reste que le choix politique que nous allons faire marque la fin d'une anomalie…