Contrairement à vous, le Front national assume le fait de vouloir une assemblée de partis représentés à la proportionnelle. Il a le courage d'afficher son opposition à la Ve République, une opposition que, pour votre part, vous n'exprimez que de façon détournée, en interdisant l'ancrage local par le biais de cette loi sur le cumul des mandats. Alors que nous faisons la loi, il faudrait que nous nous interdisions de diriger un exécutif, c'est-à-dire de la mettre en application ? Cela n'a aucun sens !
Votre réforme va également avoir une incidence sur la composition de notre assemblée. Nombre d'élus ont un parcours, une légitimité liés à leur ancrage territorial. Qu'ils viennent de la fonction publique ou des appareils politiques, ils sont tous aussi respectables les uns que les autres. Il n'y a pas de raison de décréter l'interdiction de certains parcours. Pour ma part, je viens du monde syndical et de ce que l'on appelle la société civile. Ce parcours n'a rien de rare, il y en a au sein de tous les partis. Mais croyez-vous que, dans un système de représentation à la proportionnelle, un tel parcours, celui d'un élu ayant acquis sa légitimité sur le terrain, puisse encore exister ? En réalité, à la proportionnelle, les candidats venant du terrain n'arriveront jamais jusqu'à l'Assemblée !