Il est un argument qui est très utilisé par une partie de la majorité : c'est qu'il faut restaurer l'autorité de la parole publique et sa crédibilité. Ils ont raison mais il me semble que, pour restaurer cette autorité, mieux vaudrait éviter de se présenter devant les électeurs en disant que l'on ne votera pas un traité pour, malgré tout, le ratifier.
Mieux vaudrait aussi éviter de promettre que l'on va combattre la TVA sociale avant, finalement, de l'augmenter. Mieux vaudrait ne pas manifester la volonté d'allonger la durée de cotisation des retraites quand on a promis le contraire. Mieux vaudrait éviter de dire qu'il n'y aura pas de hausse d'impôts en 2014 alors qu'il y en aura dix milliards de plus.
Voilà ce qui met en cause directement la crédibilité de la parole publique, et c'est à cela que se résume l'action de votre majorité, chaque jour que Dieu fait depuis un an ! (Applaudissements sur les bancs des groupes UDI et UMP.)
En deuxième lieu, je rejoins M. Geoffroy : on est dans l'hypocrisie la plus totale. Je me suis efforcé d'expliquer hier combien, en réalité, la comparaison avec les pays étrangers est ridicule, tant les pouvoirs conférés à notre parlement sont infimes par rapport à de véritables parlements dans de vraies démocraties parlementaires.
C'est d'autant plus ridicule que l'État français n'est pas décentralisé. La disposition de l'article 1er de la Constitution sur la décentralisation est une fadaise. La réalité, c'est que les quelques pouvoirs qui sont conférés aux régions, aux départements et aux communes sont infimes, et que tout dépend encore de l'État. C'est la raison pour laquelle cette spécificité française du cumul des mandats répond en réalité à notre spécificité institutionnelle.
On nous dit que c'est la première étape et qu'il faut attendre la suite. Nous ne verrons jamais la suite !