Cet amendement s'inscrit dans la lignée des précédents et de ceux qui suivront. Effectivement, il renvoie à l'article 16 du code civil qui garantit le respect de l'être humain dès le commencement de sa vie, c'est-à-dire au moment de la rencontre entre deux gamètes qui, à terme, donneront la possibilité d'aller au bout d'une histoire, celle d'un être humain.
Nous sommes profondément attachés à ce lien parce que nous considérons que la République française doit et peut s'honorer de continuer à légiférer sur des sujets de bioéthique. Elle a le droit et même le devoir d'offrir au monde une législation qui ne soit pas celle des pays anglo-saxons que l'on entendait citer à l'envi ce matin, monsieur Le Roux – vous qui refaites à l'instant votre retour parmi nous et que je salue –, c'est-à-dire une législation qui ne soit ni celle du Royaume-Uni, quel que soit le respect que l'on peut porter à Sa Majesté, ni celle des États-Unis d'Amérique, dont certains ont cité, comme un nouvel apôtre, le président Obama.
Notre position est que l'être humain a une double nature, biologique et psychique, physique et métaphysique, quelle que soit la métaphysique à laquelle nous croyons.
Il n'est pas interdit de rappeler, dans cet hémicycle, cette double dimension. Nous ne sommes pas que des êtres de chair, nous ne sommes pas seulement un amas de matière génétique contenu dans un cytoplasme. Cet amendement a ainsi pour objet d'appeler l'attention du législateur sur ce fait : le matériel génétique humain est à nul autre pareil. Nous ne souhaitons pas qu'il soit, à terme, transformé en marchandise. Comme je l'ai dit, il n'est pas possible, sur cette planète, d'éviter que des savants fous constituent des banques de données génétiques pour servir les intérêts de quelques milliardaires qui voudraient se perpétuer éternellement.