Cela étant, c'est un débat que nous pourrions avoir si l'on faisait un bilan de l'application des lois de 1994. M. Schwartzenberg a souligné que la pratique des embryons surnuméraires datait de la première loi de bioéthique il y a vingt ans. D'autres pays n'ont pas ce choix, de grands pays démocratiques, dont il n'y a pas lieu de remettre en cause les traditions. Ils l'ont fait certes pour des raisons historiques qui leur sont propres, je pense à l'Allemagne, ou pour des raisons tenant à des logiques internes un peu différentes, je pense à l'Italie, mais nous ne sommes pas obligés de nous aligner systématiquement sur les modèles anglo-saxons en la matière.
Je comprends bien les difficultés qu'il peut y avoir à assurer des probabilités de réussite des opérations d'assistance médicale à la procréation et je conçois que l'on se donne le plus de chances possible d'y parvenir en ayant davantage d'embryons qu'il n'est nécessaire d'en implanter pour que les grossesses se déroulent dans des conditions normales.
Cela étant, c'est un choix politique que nous ne sommes pas obligés de suivre car il y en a d'autres. Nous n'aurions pas à nous poser toutes ces questions s'il n'y avait pas au moment où nous parlons des dizaines de milliers d'embryons dans de l'azote liquide.
Nous sommes donc en train d'essayer de trouver de manière très compliquée une bonne solution à une situation qui, de mon point de vue, n'en a pas.