J'ai bien compris, madame la ministre, que le fait que nous relevions l'absence des députés de votre majorité vous énervait. Or voilà qu'après avoir passé la matinée à nous expliquer avec eux, la main sur le coeur, que vous étiez les grands humanistes de cet hémicycle, que vous parliez au nom du progrès et des patients, on ne peut que constater, à en juger par l'état des bancs de cette même majorité, que votre humanisme a des limites !
Nous avons, c'est vrai, des conceptions différentes. Vous avez dit qu'il était plus utile de conduire des recherches sur les embryons avant de les détruire. Vous êtes donc dans une conception utilitariste, économique de la rentabilisation. Mais puisque votre seul argument est scientifique, était-il scientifiquement pertinent, par exemple, de supprimer la disposition de la loi du 7 juillet 2011 prévoyant que les recherches alternatives à celles sur l'embryon humain et conformes à l'éthique devaient être favorisées ? C'était tout de même, il me semble, une orientation intéressante.
Vous affirmez également qu'il ne faut pas tout mélanger. Dites-le également aux membres de votre majorité, car j'ai entendu tout à l'heure un député socialiste comparer notre opposition à ces recherches à l'opposition aux recherches post mortem. En l'occurrence, la personne, avant de mourir, a la conscience et la lucidité de pouvoir s'opposer expressément à l'utilisation de son corps, ce qui n'est pas le cas de l'embryon. C'est pourquoi nous sommes là, parce que nous voulons défendre la dignité de la vie humaine, pour les faibles et pour ceux qui ne peuvent faire connaître leur volonté.