Merci, madame la ministre, d'argumenter, car c'est ainsi que nous pouvons avancer.
Vous avez évoqué la question des patients. Il n'y a pas, d'un côté, les députés qui pensent aux patients et, de l'autre, ceux qui n'y pensent pas : nous sommes évidemment extrêmement attachés à la prise en considération de ce qui passe du côté des patients.
Vous avez cité le professeur Yamanaka. Je n'ai pas eu la chance de le rencontrer mais j'ai lu, notamment, son article dans The Lancet. La thérapie cellulaire est une réalité grâce à certaines cellules souches non embryonnaires : les cellules souches adultes et celles du sang du cordon. Quant aux cellules souches reprogrammées, le professeur Yamanaka dit très clairement que, si l'on n'est pas certain de ce que cela donnera, il pense toutefois que cette recherche est plus prometteuse. Il a ainsi établi une hiérarchie quant aux probabilités de succès, ce qui ne ressortait pas de votre propos.
De même, vous dites qu'il poursuit ses recherches sur l'embryon, mais regardez sur quel embryon : il travaille sur l'embryogenèse, certes, mais en privilégiant l'embryon animal. Ce point mérite également une attention particulière.
Un argument revient de surcroît très souvent, à savoir que les iPS risquent de conserver une mémoire de leur tissu d'origine. Cela ne tient plus, scientifiquement, parce que la question de l'altération épigénétique a été résolue. Nous savons que les iPS sont extrêmement prometteuses.
Ce sont là des points que vous occultez. Il existe un débat scientifique mais vous voulez occulter son existence. C'est pourquoi nous demandions une consultation du Comité national d'éthique.