Intervention de Geneviève Fioraso

Séance en hémicycle du 11 juillet 2013 à 15h00
Recherche sur l'embryon et les cellules souches embryonnaires — Article unique, amendements 16 131 203

Geneviève Fioraso, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche :

Je vais vous donner le seul chiffre que j'ai pu trouver en attendant de pouvoir vous répondre quand nous aurons fait ce travail qui n'avait jamais été effectué auparavant – ce que j'ai d'ailleurs trouvé étonnant. Moi qui ai présidé des pôles d'innovation, je n'avais jamais vu cela.

Nous avons donc mis en route ce travail qui nous permettra de disposer de chiffres précis et d'une cartographie. Je suis prête à aller à l'OPECST et devant la représentation parlementaire si cela vous intéresse toujours à ce moment-là pour vous dire où nous en sommes. Tout est transparent : c'est de l'argent public et il est normal que ce soit publié.

En attendant, je peux vous dire que l'Agence nationale de la recherche, dans le cadre d'une programmation qui était déjà établie lorsque nous sommes arrivés, avait prévu d'investir un million d'euros dans des partenariats européens l'an dernier. Ce programme n'a même pas pu être réalisé parce que nous n'avons pas trouvé de partenaires européens désireux de travailler avec des scientifiques français, compte tenu de notre législation dissuasive et des procès en cours intentés par la fondation Lejeune, ce qui prouve que mes arguments ne sont pas idéologiques mais factuels : la législation nous pénalise au niveau de nos partenariats. Or dans ces secteurs très émergents, nous avons besoin de partenaires européens et internationaux pour avancer plus vite.

En ce qui concerne les évaluations de coûts, nous menons de front en France les travaux sur les iPS – les cellules adultes induites – et sur les cellules souches embryonnaires. Les coûts pour les équipements, les recherches et les chercheurs sont les mêmes. Il ne s'agit pas donc pas d'une question de coût, de privilégier une recherche qui serait moins chère mais moins prometteuse que l'autre. Les coûts sont exactement les mêmes et cela, encore une fois, fait partie de la démarche scientifique : mener de pair ces recherches pour les comparer et déterminer les avantages et inconvénients de chacune. Un jour, les iPS pourront peut-être remplacer les cellules souches embryonnaires, sans dommage pour la santé des patients traités. Mais nous n'en savons rien et c'est pourquoi il faut continuer les recherches.

Dans le texte, nous avons d'ailleurs précisé que nous avons recours à la recherche sur les cellules souches embryonnaires lorsqu'il n'y a pas d'autre possibilité. Tout cela s'inscrit dans un cadre absolument cohérent. Au-delà de la ligne identifiée au titre des partenariats européens et non consommée par l'ANR pour les raisons que j'ai évoquées, je pourrais vous répondre lorsque nous aurons terminé un travail qui n'avait jamais été fait auparavant.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion