Un embryon ne faisant plus l'objet d'un projet parental ne perd pas pour autant sa dignité d'être humain potentiel. Prenons garde à ne pas tomber dans la logique de la réification, et même dans celle de l'esclavage : pour nous, l'esclave est un sujet, non un objet – de ce point de vue, l'attention que lui porte autrui ne change rien.
Je suis d'accord avec vous, madame la rapporteure, quand vous établissez un parallèle avec la levée de l'anonymat pour les enfants issus d'un don de gamète. Pour ma part, je suis très cohérent : j'étais pour la levée de l'anonymat, considérant qu'à partir du moment où l'on donne, on s'engage, on est responsable : dès lors, l'héritier d'un patrimoine génétique a le droit d'accéder à une information qui le concerne et l'engage tout autant, et n'est pas la propriété exclusive de son géniteur.
En ce qui vous concerne, vous avez une vision matérialiste et qui n'exclut pas le risque d'eugénisme. Vous êtes, en tout cas, dans la renonciation à la dignité humaine.