Intervention de Colette Langlade

Réunion du 10 juillet 2013 à 14h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaColette Langlade :

La question du financement du sport féminin est trop souvent reléguée au second plan. Pourtant les chiffres sont éloquents : on ne compte aujourd'hui qu'une seule femme présidente de fédération olympique et aucune directrice technique nationale. Seules douze fédérations approchent la parité dans la composition de leur comité directeur. Les clubs féminins continuent d'être gravement désavantagés par rapport aux clubs masculins de même niveau sur le plan du financement, qu'il s'agisse du sponsoring privé ou des subventions publiques. Sur les 141 membres du Comité international olympique, le CIO, on ne recense que 16 % de femmes. 85 % de la couverture médiatique du sport sont consacrés aux sportifs et seuls 9 % des articles de la presse sportive sont signés par des femmes.

Je pense, madame la ministre, que vous partagez ce constat. Lançant les États généraux du sport féminin, votre collègue Najat Vallaud-Belkacem a fixé une feuille de route ambitieuse pour favoriser l'égalité entre hommes et femmes à tous les niveaux. Je souhaiterais vous interroger sur les moyens à mettre en oeuvre pour y parvenir.

Le décret de décembre 2004 qui a fait suite à la directive Télévision sans frontières impose la diffusion gratuite de vingt-huit grands événements sportifs. Parmi eux, cinq sont mixtes et cinq uniquement féminins. Sachant que la visibilité d'un sport est le vecteur le plus important pour attirer des financements, ne faudrait-il pas envisager d'inscrire dans cette liste le football ou le rugby féminin ? Quel est, sur ce point, l'avancement des discussions avec la Commission européenne ?

Le financement du sport féminin passe aussi par sa représentation dans les instances sportives. Alors que la loi prévoit que la composition des instances dirigeantes soit proportionnelle au pourcentage de licenciées féminines de plus de 18 ans, aujourd'hui, la représentativité des femmes au sein des comités directeurs n'est assurée que dans 52 % des cas. Près de la moitié des fédérations sont donc hors la loi. Des sanctions sont-elles prévues ? De quelle nature sont-elles ? Comment pourrait-on bousculer ces conservatismes ?

Quel est le bilan de la politique de soutien au développement du sport féminin, notamment au regard des chiffres que j'évoquais tout à l'heure ? Quel bilan tirez-vous des « plans de féminisation » mis en place par certaines fédérations ? Qui contrôle leur mise en oeuvre ? Qui s'assure que les objectifs sont tenus ?

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