Intervention de Frédéric van Roekeghem

Réunion du 17 juillet 2013 à 9h00
Commission des affaires sociales

Frédéric van Roekeghem, directeur général de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés, CNAMTS :

Ces deux exemples montrent bien qu'il est possible d'améliorer la qualité de la chirurgie en France.

J'en viens aux gains potentiels d'efficience dans certains segments d'offre de soins. Les écarts de consommation de médicaments en volume entre la France et les autres pays européens se sont réduits, mais la consommation en France reste en tête de la consommation européenne par habitant.

L'assurance maladie dépense 1,2 milliard d'euros par an en remboursement des statines, médicaments destinés à traiter l'excès de cholestérol dans le sang. Les prescriptions tendent à privilégier les médicaments les plus onéreux, même lorsque leur prix n'est pas justifié par le service médical rendu (SMR). Une étude de l'assurance maladie comparant l'efficacité d'une molécule génériquée (la simvastatine) et non génériquée (la rosuvastatine) sur 165 000 patients sur trois ans ne montre pas de différence significative sur la morbimortalité. Pourquoi, dans ce cas, le prix de la molécule non génériquée serait-il plus élevé ? L'explication est historique : lorsque le médicament a été introduit sur le marché, son prix a été fixé légèrement en dessous des autres statines ; par la suite, le prix de la molécule génériquée a baissé, conduisant à écart de coût avec la rosuvastatine de 150 millions d'euros cinq ans plus tard. Le coût journalier des traitements par statines est deux fois plus élevé en France que dans la moyenne des pays observés. Si la France avait la structure de consommation et les prix de l'Allemagne, les économies pour l'assurance maladie atteindraient 500 millions d'euros.

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