Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 23 juillet 2013 à 17h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Nous recevons M. Ahmad al-Assi al-Jarba, président de la Coalition nationale syrienne, et le général Selim Idriss, chef d'état-major de l'Armée syrienne libre, que je remercie d'avoir accepté notre invitation.

Je salue par ailleurs les membres de leur délégation : Mme Suheir Atassi, vice-présidente de la coalition, chargée de l'unité de coordination de l'assistance ; M. Farouk Tayfour, vice-président de la coalition ; son Excellence M. Monzer Makhous, ambassadeur de la coalition en France et membre du bureau politique de la coalition ; M. Michel Kilo, membre du bureau politique de la coalition ; M. Burhan Ghalioun, membre de la coalition, ancien président du conseil national syrien.

La commission des affaires étrangères suit avec autant d'attention que de préoccupation l'évolution de la Syrie. Nous avions d'ailleurs reçu en octobre dernier M. Abdulbaset Sieda, alors président du Conseil national syrien, et nous entendons régulièrement le ministre des affaires étrangères traiter de la situation en Syrie. Nous avons également constitué un groupe de travail permanent, qui organise demain matin une table ronde sur la situation humanitaire.

Monsieur le Président, votre élection par l'Assemblée générale de la Coalition nationale syrienne, qui s'est déroulée à Istanbul du 4 au 6 juillet dernier, est une bonne nouvelle pour la coalition, que la France soutient depuis sa création au mois de novembre dernier à Doha. La Coalition a ainsi poursuivi sa restructuration interne, qui avait déjà vu son élargissement à de nouveaux membres, de manière à rendre cette structure plus inclusive et plus représentative, avec notamment l'entrée du « pôle démocratique » constitué autour de M. Michel Kilo.

Depuis, nous avons appris la démission du Premier ministre du Gouvernement provisoire, M. Ghassan Ghitto, il y a quelques jours. Vous nous direz, je l'espère, comment interpréter cette démission. L'installation d'un gouvernement provisoire paraissait utile pour renforcer la crédibilité internationale de l'opposition syrienne. Où en êtes-vous ?

Nous serons également très attentifs à ce que vous pourrez nous dire sur les liens et l'articulation entre la Coalition nationale, qui a vocation à représenter politiquement l'opposition, et l'Armée syrienne libre. Nous serions aussi très intéressés par les précisions que vous pourrez nous apporter, général, sur la structuration de l'état-major que vous dirigez et sur les efforts engagés sous votre égide pour mieux coordonner l'action militaire en Syrie.

Sur le terrain, des groupes liés à des organisations terroristes continuent visiblement à monter en puissance, notamment le Front Al-Nusra, et des accrochages meurtriers se produisent entre ces groupes et l'Armée syrienne libre. Le Front Al-Nusra, groupe jihadiste affilié à Al Qaïda, se livre à des exactions et à des provocations. Hier soir, une dépêche de l'AFP rapportait ainsi une déclaration de son chef rejetant tout système politique électif et appelant à l'instauration de la charia par le moyen du jihad.

Comment réagissez-vous à ces propos ? Vous savez les craintes qui se manifestent en France à l'idée que si des armes étaient éventuellement livrées à l'opposition, elles ne tombent entre les mains de tels groupes. Pouvez-vous en estimer le nombre, l'influence et les risques qu'ils pourraient faire peser sur la Syrie ?

Par ailleurs, l'engagement du Hezbollah au côté du régime a fait évoluer les rapports de force sur le terrain, le régime poursuivant son offensive depuis la reconquête de la ville de Quoussaïr, le 5 juin dernier. Comment envisagez-vous l'évolution de la situation militaire ?

Sur le plan politique, la poursuite des combats complique la tenue de la conférence de Genève 2. Les paramètres de cette réunion, qu'il s'agisse de son ordre du jour, des pays participants et des représentants des parties en présence, ne font toujours pas l'objet d'un consensus. Quelle est votre analyse ? Une solution politique a-t-elle des chances d'aboutir ?

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