L'amendement touche à un autre point crucial de ce texte. Qu'est-ce qu'un besoin essentiel ? La question est importante. Qu'est-ce qui fait qu'un besoin devient essentiel ? Par ce mot, « essentiel », nous portons une appréciation qualitative, donc très subjective, sur l'importance du besoin.
Qu'une bureaucratie puisse faire cette sélection est inacceptable. C'est chaque citoyen, et lui seul, qui est en mesure de définir ses priorités, ce qu'il juge essentiel ou pas. Il est hors de question qu'une autorité extérieure vienne s'immiscer dans la vie des gens pour leur dire quels besoins sont essentiels et quels autres sont superflus.
On est ici au coeur d'une opposition politique et philosophique, dont procède la distinction entre gauche et droite.
Au-delà de cette opposition, nous vous demandons, par cet amendement, madame la ministre, monsieur le rapporteur, ce que sont des besoins essentiels. Une fois encore, nous attendons des éléments précis, des indications qui puissent guider ceux qui auront à définir ce que sont ces besoins essentiels, voire s'imposer à eux.
Faute de précisions, c'est un nouveau chèque en blanc que nous ferions au pouvoir réglementaire. Ce n'est absolument pas acceptable.