Monsieur le président, monsieur le ministre, chers collègues, alors que nos travaux vont être suspendus pour quelques semaines après une année de travail intense, je ne veux pas épiloguer sur les comptes de l’année 2012. Nous en connaissons tous les grandes caractéristiques : un déficit ramené à 4,8 % contre 5,3 % en 2011, et, pour la première fois, une baisse de la dépense publique de 300 millions d’euros, une baisse, certes, modeste, mais après dix années d’augmentation, c’est la gauche et les écologistes qui l’ont fait.
C’est vers l’avenir que nous devons regarder. Nous connaissons le risque, il est double.
D’une part, s’enfoncer encore plus dans les déficits et l’endettement, comme ce fut le cas pendant les trois dernières décennies, avec deux accélérations, une première en 2002 et une seconde en 2008, avec un accroissement de l’endettement deux fois plus rapide au cours de l’année 2000 qu’au cours de la décennie précédente ; la dette avait alors augmenté de 400 millions d’euros.
D’autre part, sombrer dans l’austérité – où l’on voit comment le remède est pire que le mal : au régime sec, la Grèce a vu son endettement progresser de 136 à 160 % du PIB en un an, l’Espagne de 73 à 88 %, le Portugal de 112 à 117 %. Quant au Portugal, ce bon élève de l’Europe qui applique à la lettre la purge imposée par la Troïka et qui a reçu le satisfecit du FMI, de la BCE et de la Commission européenne, a pourtant vu son déficit croître et passer de 6,2 % à 7 % du PIB au cours de la dernière année, avec, en prime, une amputation de 14 % du salaire des fonctionnaires, l’amputation d’un tiers des indemnités de licenciement, des subventions théâtrales divisées par deux, la baisse du remboursement des médicaments, la TVA majorée de plus de trois points, l’impôt sur le revenu augmenté de quatre points
Ce n’est pas entre la dette et l’austérité que nous avons à choisir. L’une comme l’autre paralysent l’économie, l’une comme l’autre pénalisent les plus pauvres, l’une comme l’autre accélèrent le creusement des inégalités et accélèrent la concentration des richesses entre quelques mains.
Objectivement, c’est bien l’accumulation de dépenses à crédit qui nous a menés au gouffre de la dette, la relance de 2009 conduite par la précédente majorité ayant accéléré le phénomène et aggravé le déficit. Et ce sont les mêmes, majorité d’hier, minorité d’aujourd’hui, qui proposent maintenant la solution inverse,…