Monsieur le ministre de l'intérieur, un drame terrible s'est produit à Échirolles, vendredi dernier. Kevin et Sofiane, âgés de vingt-et-un ans ont été sauvagement assassinés par d'autres jeunes pour une banale histoire de « mauvais regard » à la sortie du lycée.
Ces deux jeunes, l'un étudiant, l'autre salarié, étaient exemplaires et vivaient dans un quartier de la ville parfaitement paisible.
En notre nom à tous, je veux adresser toutes nos condoléances aux familles sous le choc. Je les ai rencontrées dimanche dernier et j'ai pu constater de quel calme et de quelle dignité elles font preuve malgré leur immense douleur.
Le Président de la République et vous-même, monsieur le ministre, êtes venus réconforter les familles dès lundi soir. Vous avez bien fait ! Votre visite très appréciée a montré à ce quartier effondré votre solidarité dans ce moment tragique.
Ce crime, purement gratuit, interroge la société sur les causes profondes qui ont conduit des jeunes à cette violence extrême. Comment ne pas penser à la représentation quasi-permanente de la violence dans les médias et sur les réseaux sociaux ? Comment ne pas penser aux effets des déstructurations familiales ? La plupart des jeunes de ces quartiers dits difficiles ont des parcours tout à fait normaux en termes d'études et d'intégration dans la vie professionnelle. Pour les autres, il faut poursuivre inlassablement le travail de terrain mené par les communes, les travailleurs sociaux et les associations pour que cette violence absurde, gratuite et impardonnable n'ait plus jamais cours.
Il est aussi permis de penser que la présence renforcée d'une police de proximité, demandée depuis longtemps par les élus locaux, aurait peut-être permis d'éviter tout cela.
Monsieur le ministre, je sais que pour vous, et pour le Gouvernement, la sécurité est un droit fondamental. Pouvez-vous nous dire où en est l'enquête qui permettra d'arrêter et de juger au plus vite et sévèrement les assassins ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)