Intervention de François Asensi

Séance en hémicycle du 3 octobre 2012 à 15h00
Ratification du traité sur la stabilité la coordination et la gouvernance au sein de l'union économique et monétaire — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Asensi :

Si François Hollande déclarait il y a quelques mois que l'ennemi était la finance – et il avait raison –, Pierre Moscovici apporte un petit amendement et déclare désormais que l'ennemi n'est plus la finance mais la dette. Ce changement radical est révélateur. Vous vous prêtez à la mystification de l'Union européenne et des libéraux présentant le surendettement des États comme cause de cette crise. Ne confondons pas cause et conséquence, n'inversons pas l'ordre des facteurs ! Souvenons-nous que les États aujourd'hui les plus en difficulté, comme l'Irlande ou l'Espagne, étaient parmi les moins endettés avant l'éclatement de la crise financière de 2008 !

La dette est la résultante de la crise financière des subprimes, et du rachat par les États des dettes pourries des banques privées.

Députés communistes, républicains, du Parti de gauche, nous avons conscience de l'impasse économique où vous nous menez. Nous avons conscience du désastre moral qui guette l'Europe, propre à faire ressurgir les pires idéologies. Contre l'Europe des égoïsmes, de la concurrence par le bas, imposée par l'Allemagne et par les marchés financiers, nous voulons ouvrir d'autres perspectives.

Nous plaidons pour un pôle public européen, sous le contrôle des citoyens et favorisant l'emploi. Nous plaidons pour la possibilité de prêt direct aux États par la Banque centrale, pour les libérer du chantage des marchés financiers et réinvestir vers l'économie productive les dizaines de milliards d'intérêts versés par la France aux banques privées. Nous plaidons pour la mise en place immédiate d'une taxe sur les transactions financières et de mécanismes visant à briser la spéculation et l'évasion fiscale.

Sous cette nouvelle majorité, ces propositions de bon sens, de gauche, devraient faire consensus et faire au moins l'objet d'un débat. Elles devraient être des bases de négociations avec nos partenaires européens.

Je crois avoir montré, qu'en plus de bafouer notre souveraineté et l'équilibre des pouvoirs, ce traité n'a pas lieu d'être car il n'apporte aucune réponse valable à la crise.

Alors, oui, il y a toutes les raisons d'adopter cette motion de rejet et de travailler à une réorientation profonde des traités européens ! (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)

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