Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, le Gouvernement ne sera certainement par surpris d'apprendre que les députés radicaux de gauche approuveront le traité européen soumis à notre ratification, puisque M. le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, nous a fait l'honneur et le plaisir de participer, ce dimanche, aux travaux de clôture de notre congrès national, un congrès consacré en bonne partie à l'examen de cette question.
En votant à la quasi-unanimité en faveur de la ratification, les radicaux ont voulu exprimer deux idées simples et liées de longue date à la philosophie politique radicale : réalisme et solidarité.
Lorsqu'ils font le choix du réalisme, les radicaux n'abdiquent pas leur vision idéale de l'Europe. Résolument fédéralistes, nous rêvons d'une Union européenne enfin investie des compétences qui ne peuvent plus, on le voit chaque jour, s'exercer efficacement au niveau des États. Si nous appelons de nos voeux un transfert de compétences des États vers l'Union, nous voyons ce transfert comme une perspective, un horizon qui pourrait s'envisager dans six grands domaines.
Il s'agit tout d'abord de la diplomatie, encore balbutiante, et de son inévitable ponctuation, la défense commune ; de l'économie, du contrôle des finances et de l'action monétaire – j'aurai l'occasion de revenir sur ce qui constitue, à nos yeux, l'une des avancées de ce traité.