Nous venons donc d'apprendre grâce à M. Glavany que la laïcité à la française ne serait pas aimable. Pourtant, il existe une solution esthétique pour ce faire : le management de la diversité religieuse. Nous avons donc le choix entre cette proposition de loi, que j'approuve – et je crains d'ailleurs que cela ne nuise à l'efficacité du combat de ses auteurs – et cet appel au dialogue pétri de bons sentiments, ce consensus – joli mot qui en dit long sur certains, ce souci de ne pas stigmatiser, de ne pas victimiser.
Je peux comprendre cette préoccupation mais je voudrais tout de même rappeler qu'au fondement même de la laïcité, il y a la théorie de la neutralité. Relisez les pères fondateurs du radicalisme : c'est bien de neutralité qu'ils parlent, le terme de laïcité n'est intervenu que beaucoup plus tard.
Voilà ce qu'il faut obtenir dans ce pays pour avoir la paix, sans haine, sans discrimination. La haine et la discrimination, laissons-les à ceux qui les voient partout chez les autres. Prétendre que ceux qui se battent pour la laïcité veulent en réalité la combattre, c'est prêter aux autres les idées inconscientes que l'on peut avoir soi-même.
Les choses sont simples. Dans l'affaire de la crèche Baby Loup, il est clair que ce n'était pas un homme vêtu d'une tenue couleur safran et se disant moine tibétain qui a posé problème. Cela ne veut pas dire pour autant que nous avons une quelconque hostilité pour une quelconque religion. Je respecte toutes les religions mais je ne veux pas qu'elles interfèrent dans la vie privée…