Je soulignerai quelques hésitations, quelques contradictions. Certains ont dit que le dispositif proposé était trop précis, d'autres appellent à des dispositions beaucoup plus générales. Enfin, permettez-moi de relever avec amitié, je le dis notamment à Jean Glavany, les contradictions profondes entre les interventions de qualité que avons écoutées dans cet hémicycle et l'appel que j'ai lu dans un grand hebdomadaire. Il était intitulé « Appel à toutes les consciences républicaines » et concluait par cette phrase : « C'est au législateur qu'il revient de remédier à cet état de confusion et de combler ce vide juridique qui, menaçant gravement l'application de la laïcité, principe constitutionnel de notre République, met en péril le vivre ensemble. » Cet appel était notamment signé par Jean Glavany, par Jean-Pierre Blazy, par Gérard Charasse, par un nombre très important de parlementaires de la majorité, par Harlem Désir, par des présidents de groupe de cette Assemblée, par Mme Girardin qui est intervenue tout à l'heure. Il y a une certaine contradiction à promouvoir dans la presse un appel à légiférer et à défendre aujourd'hui une position différente.
Quant à la « laïcité aimable » que vous avez appelée de vos voeux, je ne sais pas ce que recouvre ce concept un peu flou. Ce que je sais, c'est que nous sommes confrontés – et l'exemple de Baby Loup l'a démontré – à un communautarisme qui n'a rien d'aimable pour notre République et je crois que l'honneur de notre Assemblée serait d'apporter une réponse ferme et unanime, de la part de tous les républicains.