Intervention de Bernard Accoyer

Séance en hémicycle du 6 juin 2013 à 9h30
Rétroactivité des lois fiscales — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Accoyer :

Il s'agit là d'une véritable injustice pour les citoyens. À l'heure même où le Président de la République affirme un objectif que nous partageons tous, celui de la sauvegarde de l'emploi, de la lutte contre le chômage, de l'inversion de la courbe du chômage, il est paradoxal que nous ne puissions, aujourd'hui, partager cette évidence que la rétroactivité des lois fiscales amplifie les handicaps de notre pays dans des domaines où il faudrait d'abord avoir confiance dans les règles qui encadrent toute initiative.

L'article 2 du code civil précise que « La loi ne dispose que pour l'avenir ; elle n'a point d'effet rétroactif. » Or, en droit fiscal français, l'insécurité prévaut. Instabilité, rétroactivité, insécurité juridique, telle est l'image, totalement contradictoire avec l'objectif d'attractivité, qui colle désormais à notre pays. D'ailleurs, monsieur le ministre, la place de cent soixante-cinquième sur cent quatre-vingt-cinq en matière d'attractivité fiscale ne peut manquer d'appeler votre attention, compte tenu des responsabilités que vous avez l'honneur d'assumer au sein du Gouvernement.

Investir en France est devenu un risque parce que les règles du jeu en vigueur lorsque l'investissement est décidé sont, à tout moment, susceptibles d'être modifiées. Cette modification est parfois rétroactive, ce qui est évidemment incompréhensible et, hélas, inacceptable pour les investisseurs du monde entier.

1 commentaire :

Le 28/06/2013 à 20:20, Kbay78 (Retraité) a dit :

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Je partage tout a fait votre point de vue sur le sentiment d'insécurité fiscale qui marque notre pays depuis des décennies. En temps que particulier cela n'incite pas à investir dans quoi que ce soit. Au final il y a un impact certain sur la consommation, la plus part des gens ayant plutôt tendance à constituer des bas de laine "dormants" au cas ou ...

Pour qu'une économie marche il faut que la finance fonctionne et pour cela il faut un minimum de stabilité fiscale. Aujourd'hui nous sommes aux antipodes de cette situation. Si on ajoute à ce tableau la ribambelle de lois soit mal ficelées, soit inapplicables qui voient le jour à tout bout de champ, comment avoir confiance en nos institutions ?

Deux exemples : arrêté sur l'interdiction d'utilisation des cheminées dites à foyer ouvert, la loi Brottes sur le bonus malus énergétique etc...

Certes ces deux exemples sont peut être hors sujet, mais il faut avoir à l'esprit que cela fait un tout en matière de climat social et mine au quotidien le respect des lois qui sont le fondement même de la démocratie.

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