Madame Dumeige, il est tout à l'honneur des lois de décentralisation d'avoir permis aux collectivités locales d'intervenir pour assurer l'équilibre culturel de leurs territoires et pour résoudre le problème des déserts culturels. Vous constatez que le ministère ne mène pas de politique nationale en faveur des festivals, mais qui donc serait mieux placé que les régions pour agir ?
De structures associatives, les festivals sont progressivement devenus des structures commerciales. Je suis surpris quand j'entends parler d'une association dont le budget s'élève à 13 millions d'euros, et qui compte sur 5 à 6 000 bénévoles. La question des statuts mérite manifestement d'être posée. Sans aucunement mettre en cause les Vieilles Charrues, il me semble que la loi de 1901 relative aux associations permet de cumuler plusieurs avantages : elle peut favoriser une opacité de gestion impossible sous le régime des sociétés, elle donne accès plus facilement à des subventions publiques et elle permet de faire intervenir des bénévoles. Il est pourtant clair, aujourd'hui, que certains festivals n'ont plus rien à voir avec des associations à but non lucratif. Ce sont des machines purement commerciales, qui entrent en concurrence directe avec les organisateurs privés de spectacles vivants et de concerts qui ne bénéficient pas de subventions. Monsieur Tréhorel, le festival des Vieilles Charrues a-t-il envisagé de changer de statut ?
Quelles leçons peut-on tirer du récent « rapport Lescure » concernant l'organisation d'un festival comme celui des Vieilles Charrues ?