Intervention de Michel Liebgott

Séance en hémicycle du 18 septembre 2013 à 21h30
Redonner des perspectives à l'économie réelle et à l'emploi industriel — Article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Liebgott :

Je voulais affirmer mon soutien à cet article et à des dispositions adoptées en commission sans que j’y participe. S’agissant des OPA, l’affaire de Florange d’où nous sommes partis en 2005-2006 a parfaitement démontré l’insuffisance de l’information des comités d’entreprise et des syndicats qui ont souvent une excellente expertise des entreprises qui ont souvent une dimension mondiale et qui jouent malheureusement site contre site. Même si dans le cas de Mittal, l’OPA hostile est devenue amicale, les syndicats n’ont pu intervenir à aucun moment. S’ils avaient pu le faire et si, en particulier, les dispositions qui ont été adoptées en commission des affaires économiques avaient été mises en oeuvre – soit un suivi sur trois ans – nous n’en serions peut-être pas arrivés à la fermeture aussi rapide de l’aciérie de Gandrange.

À l’époque, des noms d’oiseaux étaient échangés entre les dirigeants d’Arcelor, d’Aceralia en l’Espagne et d’Arbed au Luxembourg à l’encontre de Mittal et réciproquement, l’un se vantant de fabriquer du parfum comparé à l’eau de Cologne de Mittal. En réalité, dans cette affaire, il manquait les principaux intéressés : les dizaines de milliers de salariés de ces entreprises qui n’ont pas pu s’exprimer.

Il est important qu’à l’avenir de telles situations ne se reproduisent pas. Si nous pouvons progresser sur la voie de la social-démocratie et d’une certaine cogestion à travers un meilleur partenariat avec les syndicats, tout le monde aura à y gagner et ce sera sans doute une incitation et une précaution à l’encontre de ces multinationales qui croient détenir tous les pouvoirs.

Édouard Martin, que d’aucuns citent assez souvent, rappelait ce matin qu’il ne croyait guère à cette loi, parce que les marchés dominent et que la France et l’Europe se plient toujours aux injonctions mondiales, mais le contre-pouvoir syndical est peut-être l’un des contre-pouvoirs que nous pouvons installer en plus du contre-pouvoir politique.

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