Ne pas prendre ces changements en compte, c’est continuer le gaspillage de deux biens extrêmement précieux. C’est gaspiller le capital nature – le foncier alimentaire et le foncier biodiversité –, mais également un autre bien tout aussi précieux : l’argent public qu’un certain désordre contribue, par des compétitions vaines et stériles, à dépenser sur nos territoires par manque d’ordonnancement et de coordination.
Ne pas réformer et ne pas prendre aujourd’hui des décisions courageuses, c’est également continuer à laisser – ne soyons pas hypocrites, regardons les choses en face pour les petites communes ! – le marché immobilier et les bureaux d’études privés tenir les clés du futur. Oui, il nous faut aujourd’hui changer de cadre et accepter de penser l’urbanisme à une échelle différente.
Mais il y a une autre erreur que nous pourrions commettre : celle de créer un urbanisme intercommunal qui ne s’appuie pas sur la commune, sa proximité, sa sensibilité, sa capacité d’innovation à taille humaine. Mettre de la cohérence, ce n’est pas créer de l’uniformité partout. Je citerai ici Edgard Pisani, un grand serviteur de l’État s’il en est : « Il n’y a pas d’unité possible qui ne respecte la diversité, il n’y a pas de diversité viable pacifiquement qui ne soit en quête d’unité. »
Je refuse donc de choisir entre deux collectivités : la commune ou l’intercommunalité. Le PLUI, ce sera à la fois la commune et l’intercommunalité.