Si, comme vous l'avez prétendu, vous avez réalisé la réforme des régimes spéciaux en 2008, nul besoin de la faire aujourd'hui ! Durant les dix ans où vous étiez au pouvoir, vous aviez toute latitude pour supprimer les régimes spéciaux ; pourquoi ne pas l'avoir fait à l'occasion de vos trois réformes des retraites successives – 2003, 2008, 2010 –, mais vous en souvenir une fois dans l'opposition ? Je vous renvoie donc à vos propres turpitudes.
Vous avez fortement rapproché les régimes spéciaux du régime général – et je vous en félicite. Aujourd'hui, cette convergence se poursuit, y compris en matière de taux de cotisation. Vous avez allongé la durée de cotisation à 41 annuités ; quant à la possibilité de partir dès 52 – et non plus 50 – ans, les conditions dont elle est désormais assortie – comme la décote et le calcul du montant de la pension au prorata du nombre de trimestres travaillés – en réduisent fortement l'attrait. Peu de salariés souhaitant partir à 52 ans avec une retraite de 1 000 euros, l'âge de départ se décale vers le haut.
Dans un futur lointain, lorsque les régimes spéciaux auront été davantage uniformisés, ces questions pourront être soulevées. Mais aujourd'hui, alors que nous souhaitons remettre à flot le régime des retraites, une telle réforme n'aurait pas de sens, d'autant que le contexte économique actuel ne s'y prête pas.