J'ai crû entendre le Gouvernement expliquer que cette pseudo-réforme devait éviter au déficit de la branche vieillesse – mise sous tension par la crise et le chômage – d'atteindre quelque 20 milliards d'euros d'ici à 2020. Il ne s'agit donc pas de l'inégalité entre les hommes et les femmes – que l'on ne peut au demeurant que déplorer. L'accumulation de la dette et la pression de l'Europe rendent la réforme des retraites nécessaire ; mais loin d'atteindre ces objectifs, ce projet de loi ne comblera qu'un tiers des déficits prévisibles, et ne le fera de surcroît qu'à travers la mise en place de prélèvements et de cotisations supplémentaires.
Il supprime par ailleurs des droits acquis ; ceux des familles sont en particulier mis à mal par la fiscalisation des suppléments accordés aux retraités ayant élevé au moins trois enfants et de certaines autres situations, ainsi que par l'augmentation des cotisations. En somme, la motivation du Gouvernement n'a par grand-chose à voir avec le souci de combler la différence entre les retraites des hommes et des femmes – d'autant que le rapporteur vient d'avouer que le texte ne le ferait pas, par manque de recettes. Soyons sérieux et abordons les problèmes tels qu'ils se présentent !