Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, je vous remercie et je suis heureuse d’avoir assisté à ce débat de très bonne tenue. Chaque fois que l’on aborde le thème du handicap, à quelque niveau que ce soit, c’est un regard différend que l’on porte sur la société et c’est très important.
Beaucoup d’entre vous ont évoqué la loi de 2005. En effet, elle a fait progresser la question du handicap. Lorsque je suis arrivée au ministère, un rapport prévoyait que l’accessibilité ne serait pas réalisée au 1er janvier 2015, que les objectifs ne seraient pas atteints. J’ai voulu jouer la carte de la franchise et j’ai rendu public ce rapport. Je souhaite aujourd’hui que l’on tienne cet objectif du 1er janvier 2015 et que l’on accompagne tous ceux qui ne pourront pas y arriver seuls.
Nous avons mis en place le Comité interministériel du handicap. Je ne veux pas polémiquer. Vous avez dit qu’il avait été réuni une seule fois, le jour de sa mise en place, et qu’il ne s’est rien passé depuis. Je suis la première à le regretter. Il a manqué une volonté d’aboutir, d’avancer. Ce comité a porté des actions et des chantiers très concrets car nous l’avons préparé avec l’ensemble des partenaires, vous-mêmes, des associations. Nous avons ainsi pu aborder la question des assistants de vie scolaire, dossier engagé depuis longtemps, et nous avons proposé de créer un vrai métier de l’accompagnement des élèves en situation de handicap, afin de respecter à la fois les 28 000 salariés précaires qui y travaillent et les élèves en situation de handicap.
Nous avons mis en place le troisième plan « autisme », qui se heurte à de grandes difficultés tant les lacunes sont grandes. Nous avons rendu les transports totalement gratuits, quelle que soit la distance à parcourir, pour les enfants qui se rendent dans les centres d’action médico-sociale sociale précoce ou les centres médico-psycho-pédagogiques.
Nous allons ouvrir un nouveau droit à la formation pour les parents qui travaillent, et qui appartiennent souvent aux couches moyennes. Ne vous inquiétez pas, monsieur le rapporteur : nous aussi, nous nous préoccupons de cette population. Je suis moi-même, comme beaucoup d’autres ici, issue des couches moyennes. Nous voulons permettre aux parents qui viennent d’apprendre le handicap de leur enfant de suivre une formation qui sera prise en charge et dont nous discuterons des modalités avec les partenaires sociaux.
Nous voulons que l’allocation de chômage puisse être versée si l’un des parents doit démissionner pour suivre son enfant placé loin de son domicile. Nous comptons introduire un volet handicap dans le cadre de la loi sur la formation professionnelle.
Vous voyez que dans ce domaine, comme dans bien d’autres, nous prenons des mesures très précises. Nous n’avons pas besoin d’une nouvelle loi mais d’une volonté politique, d’un travail en commun. Bien sûr, nous avons besoin de vous, parlementaires, mais aussi des partenaires sociaux.
Nous demandons également que l’on vérifie la bonne articulation des aides entre elles afin d’améliorer leur efficacité et leur lisibilité. Bien entendu, vous y serez associés. Les parlementaires ne sont jamais hors du jeu quand il s’agit de faire évoluer le regard sur la société.
Le fil rouge du Comité interministériel du handicap, c’est l’accompagnement des parcours de vie, et le maintien à domicile est fondamental. Vous le voyez, il y a beaucoup de dispositions prises à ce sujet.
Moi aussi, monsieur Douillet, je suis émue par de telles situations. Moi aussi, j’essaie –– de façon moins brillante que vous – d’accompagner des jeunes, et notamment des enfants atteints par la maladie. En l’occurrence, plutôt que de handicap, il s’agit de maladie. Je pense à l’association « Sourire à la vie », qui accompagne les enfants atteints d’un cancer et leurs parents. Le parrain de cette association est Grand Corps Malade.