De nombreux amendements témoignent du refus de regarder le problème en face. Nous devrions légiférer pour trouver des recettes susceptibles de sauver l'équilibre de la branche retraites ; mais, malgré tous les prélèvements que vous imposerez, nous n'arriverons pas à combler le déficit de 20 milliards qui se profile à l'horizon – pour 2020. On continue pourtant à proposer des dépenses supplémentaires : anticiper de trois ans le départ à la retraite, fixer l'âge du départ à 55 ans…
À confondre prévention de la pénibilité au travail et sauvetage de nos régimes de retraite, vous risquez fort de manquer votre but. Entachée dès le départ d'un manque cruel de mesures structurelles, cette réforme – qui se borne à prélever des cotisations et des impôts et à s'en prendre aux droits familiaux – accumule de surcroît les dépenses. Aucun de ces amendements n'apporte quoi que ce soit pour sécuriser l'avenir des retraites. C'est un coup de ciseaux dans le contrat entre les générations !